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Les nouvelles technologies dans la balade urbaine accessible

Dans ce sujet, nous utiliserons les termes de technologie numérique ou de Technologie de l’Information et de la Communication (TIC) davantage que de « numérique » au sens large qui ne peut pas uniquement se réduire à l’aspect technique. Or, il s’agit bien pour nous d’analyser l’apport de la technologie numérique, à savoir Internet, les supports médias (smartphones et tablettes) dans la médiation d’une balade urbaine accessible. Que permettent-elles de réaliser ? Quelles contraintes génèrent-elles ? Comment participent-elles à l’universalité de la balade urbaine ?

Etat de lieux des possibilités

Les TIC offrent aujourd’hui un panel intéressant de supports et d’usages pouvant répondre à notre problématique.
Si nous prenons les fonctions simples d’un smartphone ou d’une tablette, vous aurez accès à :

  • La prise de photos et leur stockage
  • La prise de son et son stockage de fichier et dossier
  • La prise vidéo et son stockage

Ces fonctions peuvent considérablement aider à transmettre un contenu à un public mixte lors de votre balade. Néanmoins, il convient de s’interroger, d’anticiper et de se projeter dans son usage lors de la balade : son usage est-il accessible à tous ?

L’autre intérêt des TIC réside dans l’usage d’Internet. Par ses fonctionnalités et les applications existantes, il peut accroître l’accessibilité de la balade.
Avant tout, considérons quelles sont les possibilités technologiques que permet Internet dans la conception, préparation, animation et restitution d’une balade urbaine « classique » :

  • EveryTrail : réaliser une trace GPS des arpentages de préparation ou de la balade ;
  • Google Earth, google map : travailler et collaborer sur le parcours grâce à l’importation de fichiers ;
  • Historypin, Diffcamera : faire de la réalité augmentée ; le plus d’Historypin, outil collaboratif, à partir de l’application sur tablette/smartphone ;
  • Ontheroad : outil de géoblogging qui offre notamment la possibilité de re-travailler, supprimer ou compléter les posts, et de faire réagir les participants post balade ;
  • Live tweet : tweeter, tweetwally et Storify : Storify permet de sauvegarder le mur de tweets, le rendre communicant et l’embarquer sur un site internet ;
  • Pixeet : permet de réaliser des vidéo 360° avec un smartphone ;
  • Dropbox : pour le partage des données, l’accès des données ;
  • Inigma, bitly : lire des QR Code.

Ces outils utilisés de façon « mashup », c’est-à-dire en mode tricotage-bricolage de différents outils pour atteindre un résultat, sont intéressants dans la conception et l’animation de la balade. Mais sont-ils pertinents dans la médiation d’une balade accessible ? S’adressent-ils à tout le monde ? Il s’agira pour chaque concepteur d’avoir constamment cette réflexion « animation/réception ».

Quels sont ces atouts des TIC dans une BUA ?
Les TIC augmentent l’accessibilité d’une balade urbaine car elles répondent à certains besoins que nécessite une partie de votre public. Néanmoins, il s’agira constamment d’envisager l’utilisation d’un support comme intéressant pour l’ensemble de votre groupe.

Le principal attrait de ces médias se trouvera dans leur possibilité de se projeter dans le passé, dans l’avenir ainsi que de palier à des contraintes physiques liées à votre sujet de balade. Finalement, tout ce à quoi le groupe de votre balade ne pourra pas avoir accès dans le présent :

  • Le passé. Il a disparu mais des traces visuelles, sonores sont préservées.
  • L’avenir. Il n’existe pas encore mais des projections visuelles ou sonores sont possibles.
  • Un site/lieu physique. Alors que la loi de 2005 relative au Handicap doit permettre la réduction des inégalités liées à l’accessibilité des sites, en ville, l’aménagement de la voirie, l’accès à un site en particulier reste parfois impossible. Des projections, contraintes par cette inaccessibilité, sont réalisables.

Le son permettra au groupe une approche auditive et sera particulièrement adapté aux personnes en situation de handicap visuel (malvoyant, aveugle).
Exemples :

  • La reconnaissance vocale des oiseaux ;
  • La diffusion d’une interview.
    MP3 - 2.7 Mo

Néanmoins, il exclura de fait les personnes en situation de handicap auditif. Il vous sera souvent nécessaire de compléter ce média sonore par un autre média (écrit par exemple).

PDF - 9.8 ko

La photo permettra au groupe une approche visuelle et sera particulièrement adaptée aux personnes en situation de handicap auditif (malentendant, sourd) pour suivre la description d’un contenu.
Exemples : photo d’archives, plan, paysage
Néanmoins, elle exclura de fait les personnes en situation de handicap visuel. Dans le cadre d’une balade urbaine, il sera nécessaire de compléter cette diffusion par une description orale du contenu présenté.
Le second attrait de la photo numérique, plus dérisoire en termes d’accessibilité, est aussi la réduction de consommation de papiers imprimés.

La vidéo est un condensé partiel du son et de la photo.
Exemple :

  • Un panorama commenté ;
  • Extrait de documentaire.

Le véritable atout de ces 3 médias résulte dans la médiation que l’on en fait. Ils ont un potentiel de diffusion mais il convient de ne pas négliger leur capacité de création. Une médiation basée sur la création et l’usage participatif de ces outils développe le côté ludique et convivial de votre balade.
Ex : Diviser le groupe en différents sous-groupe pour de la prise sonore/photo/vidéo sur un sujet commun et prévoir un débrief avec tout le monde.

INTERNET
L’attrait principal d’Internet est son universalité. L’outil Internet est capable de réunir au sein d’un même support la lecture, l’audition et la vision répondant aux besoins spécifiques de votre public.

Quelles sont les contraintes ?
Dans de nombreuses situations, l’usage des TIC comportera autant de contraintes qu’il n’y aura d’attrait. En effet, chacun des médias utilisés facilitera le confort, la compréhension d’un sujet par un public mais générera une situation d’exclusion auprès d’un autre public.
Ex  : le son est un avantage pour des personnes en situation de handicap visuel mais une contrainte pour les personnes en situation de handicap auditif.

Il conviendra alors de pallier ces difficultés par la création d’autres supports afin que tous les publics aient accès au contenu.

Pour Internet, il n’existe pas encore d’applications spécifiquement adaptées au(x) handicap(s). Dans votre médiation auprès du groupe, vous utiliserez constamment le mashup dans l’accès à la data. Il vous sera nécessaire de connaître et sélectionner précisément le contenu que vous souhaiterez montrer.

Il sera également nécessaire d’anticiper les contraintes techniques liées au matériel utilisé :

  • Couverture réseau Internet. Achat carte SIM Internet ;
  • Problème de batterie ;
  • Prévoir un haut-parleur et/ou écouteur ;
  • Dysfonctionnement de l’appareil ;

Remarques, points de vigilance, conseils
Pour avoir un bon usage des TIC lors d’une BUA, la règle d’or reste l’anticipation et la réflexion sur l’intérêt de leur usage.
Si vous décidez de les utiliser, afin d’éviter quelques désagréments, classez et ordonnez tout ce que vous souhaitez diffuser dans vos machines.
Avant le début de votre balade, assurez-vous d’avoir lancé toutes les pages Internet que vous souhaitez montrer. Cela vous fera considérablement gagner du temps et éviter de casser la dynamique de groupe.
Dans votre médiation au groupe, il est primordial d’être au minimum 2 animateurs. Un animateur principal et un animateur numérique. Ce dernier s’assurant du bon fonctionnement de toutes les machines mises à disposition et du suivi des contenus.
Si vous vous trouvez avec un groupe important (plus de 20 personnes), répartissez les participants par petits groupes mixtes pour le suivi des contenus. Cela favorisera l’entraide, la solidarité et renforcera les liens entre les participants.

Ressources
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