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Déficience visuelle et accessibilité du web

PROBLÉMATIQUE : selon l’importance de la déficiente visuelle et sa nature, les aides techniques utilisées peuvent différer. Nous visons dans cette fiche à récapituler les conseils que nous ont donnés les participants déficients visuels.

Du simple agrandissement des caractères affichés à l’écran qui fait perdre la vue d’ensemble de la page (donc complique l’accès à l’information) au logiciel de revue d’écran (dit aussi lecteur d’écran) qui retranscrit le contenu des pages par synthèse vocale ou sur une plage braille, le souci est celui d’une information organisée avec concision et simplicité.

AVERTISSEMENT : l’accessibilité du web sous-entend d’ordinaire tous handicaps confondus, incluant les difficultés liées à l’âge, la maîtrise imparfaite d’internet ou la possession de logiciel trop exclusifs. C’est un droit universel, selon l’article 9 de la Convention relative aux droits des personnes handicapées adoptée en 2006 par l’Organisation des Nations unies nous précise Wikipédia dans l’article cité en référence à la fin de la fiche. Un référentiel général d’accessibilité a été mis en place par le gouvernement français pour les administrations et est obligatoire depuis 2009 pour les sites web publics. Nous nous en sommes tenus, pour l’instant, à l’accessibilité pour déficients visuels dans la mesure où cette préoccupation peut être largement satisfaite sans nécessairement entrer dans une stratégie d’accessibilité complète laquelle suppose des compétences complexes en maîtrise des protocoles et en développement/programmation.

Nous visons dans cette fiche à récapituler les conseils que nous ont donnés les participants déficients visuels.

ÉLÉMENTS DE CONTEXTE :

  • De nombreux malvoyants sont familiers de l’informatique trouvant avec le web et les e-mails une autonomie de prise de connaissance de l’information qui leur a changé la vie. Ils peuvent compter sur des applications informatiques spécifiques pour surfer à condition que certaines règles de mise en forme de l’information soient respectées. Les règles d’accessibilité du web font l’objet de recommandations réunies par la WAI (Web Accessibilite Initiative) créée en 1996 dont l’application suppose l’intervention d’accompagnateurs (consultants, développeurs informatiques spécialisés, etc.). Un spécialiste saura doter vos contenus de codes et balises qui permettront d’identifier la nature des obstacles à l’accès et leur associer des contenus alternatifs sous forme de textes ou de contenus audio. L’article de Wikipédia cité en fin de fiche permet d’aller plus loin concernant les différentes directives et les différents niveaux d’accessibilité.
  • Le type de déficience et son degré d’importance font toute la différence. Deux principaux cas se présentent :
  1. L’agrandissement des caractères et images à l’écran (effet loupe de l’ordinateur lui-même ou dispositif ajouté d’agrandissement d’écran) permet d’accéder à l’information : il faut alors compter avec des temps de prise de connaissance de l’information souvent allongés du fait de la persistance éventuelle de difficultés à discriminer les caractères et/ou du fait de devoir reconstituer mentalement la vision d’ensemble de la page ;
  2. L’agrandissement ne suffit pas ; il est alors nécessaire de recourir à des logiciels de "lecture d’écran" dit aussi de "revue d’écran". La restitution est faite soit en écriture braille à l’aide d’un dispositif appelé "plage braille", "barrette braille" ou encore "boitier braille" ; soit grâce à un logiciel de synthèse vocale (type JAWS ou autres). Les logiciels de revue ou de lecture d’écran permettent de naviguer dans les pages essentiellement à partir des flèches du pavé numérique qui remplacent la souris (inutile aux non voyants).

PRÉCONISATIONS :

  • Ces questions d’accessibilité feront que dans un mail, on préférera toujours des pièces jointes dont l’ouverture ne pose de problème à aucun internaute plutôt qu’un lien html plus difficile à repérer pour certains ;
  • Les documents "texte" (Word, Writer, etc.) seront conçus de façon à pouvoir être pris en charge par les applications de traduction en braille ou synthèse vocale : éliminer logos et autres éléments de charte graphique, images, les zones cliquables, les boutons de formulaire, les puces et boulets qui structurent un texte, les diagrammes et de graphiques et bien sûr tout texte converti en format image (PDF, GIF, PPEG, JPG, etc.) qui deviennent des obstacles à la lecture et à la compréhension des contenus sans être eux-mêmes porteur d’impact pour la personne malvoyante.
  • Pour les mêmes raisons, on évitera toute présentation sous forme de tableau (pour communiquer un programme par exemple). S’ils sont indispensables au document, des balises d’accessibilité très particulières doivent leur être associées pour qu’un logiciel de revue d’écran puisse annoncer la nature de l’objet et en restituer le contenu cellule par cellule. Sauf apprentissage du maniement des balises conformes aux directives du W.A.I., la mise en ligne des tableaux est plutôt du ressort de développeurs informatiques rompus à ce protocole.

N.B. Pour la conception de vos documents, il est bon de garder à l’esprit que le logiciel de revue d’écran retranscrit tout et, bien sûr, de façon suivie et méthodique : en principe de gauche à droite et de haut en bas, selon le sens de lecture classique des pages de texte il n’y a pas de lecture rapide ou "en diagonale" possible, d’où l’impératif de concision de document. Le mieux sera de tester les documents et pages web soit en les proposant en re-lecture à des personnes malvoyantes ou en obtenant un retour des premiers utilisateurs s’ils sont partants pour coopérer à cette démarche d’amélioration. Enfin, vous entendrez peut-être dire que certaines "machines à lire" permettent, après impression du document, puis scan avec reconnaissance de caractères, de retrouver un accès à un document imprimé. Mais ces "bidouillages" sont du ressort d’internautes relativement familiarisés avec l’informatique et les documents résultants sont souvent émaillés d’erreurs dues aux conversions successives qui nuisent à la compréhension du document.

ALLER PLUS LOIN :

Et, parmi les ressources communiquées par Acces-key :

  • Un excellent article pour comprendre la question de l’accessibilité du web aux déficients visuels.
  • Pour la construction de tableaux accessibles : codage des entêtes, des cellules, des titres avec des balises spécifiques qui les rendent lisibles par un logiciel de lecture d’écran.
  • Les différentes façons de rendre accessible un tableau selon son niveau de complexité.