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Avant-propos

« Je ne demande pas d’être comme les autres, je demande d’être avec les autres » [1]
C’est à cette demande que nous cherchons à répondre (modestement) et à aucune autre. Ce site propose une méthode de mise en accessibilité de balades urbaines ; l’idée est de donner des repères et des outils de conception qui, au-delà des objectifs habituels de la balade, permettent d’intégrer des participants handicapés.

  • Une question d’attention et de respect de l’autre
    Quelles que soient les préconisations à prendre à compte, dans une balade urbaine, l’accessibilité restera toujours d’abord une question d’attention et de respect de l’autre, d’ouverture aux différences. Des notions que ce site n’a pas pour but d’enseigner mais que vous cultiverez rapidement au contact de votre public dès lors que vous serez soucieux de développer une écoute adaptée.
  • A qui s’adresse ce site ?
    Nous partons du principe que nous nous adressons à des acteurs qui n’ont pas d’expérience de proximité avec des personnes handicapées et qui n’ont pas entamé non plus de réflexion spécifique par rapport à l’accessibilité de leurs activités. Ce b.a.-ba sera peut-être dérangeant pour certains, plus avancés sur ces questions, mais nous nous sommes fixé d’aborder ces questions aussi pour des acteurs éloignés du handicap et n’ayant aucune maturité sur le sujet.
  • Des préconisations à relativiser
    Nos préconisations sont à relativiser en fonction du nombre de personnes accueillies, du nombre de personnes handicapées et du nombre de handicaps différents présents lors de la balade ; à relativiser aussi en proportion des moyens humains que l’on peut engager dans la démarche. Les préconisations sont faites dans un esprit maximaliste, dans l’idée qu’il vaut mieux tout envisager et proposer des ressorts pour tout type de situation. Malgré cela, ce site est loin de réunir toutes les préconisations utiles et tous les points de vigilance possibles ; il n’est qu’un début que nous espérons enrichir des expériences de ceux qui poursuivront le travail entamé dans le cadre de ce guide et de l’expérience de ceux qui se lanceront après l’avoir utilisé. D’où la préférence pour une mise en forme web qui permettra de faire vivre et évoluer plus facilement ce guide.
  • Une bonne dose de bon sens !
    L’inconvénient de cette mise en forme de l’expérience du groupe de travail est que l’accueil des personnes en situation de handicap au sein de balades urbaines mixtes peut paraître compliqué, voir difficile : ce qu’il n’est pas !.
    Ayez à l’esprit que nos balades test, comme d’autres avant elles dans le réseau Vivacités Île-de-France et les 8 balades de notre programme, pour être encore perfectibles, n’en étaient pas moins des balades dont les participants ont été heureux et dont ils sont revenus sans incidents ! Certes, cet accueil demande de la méthode, de l’anticipation et toujours, prioritairement, une bonne dose de bon sens et tact ; mais avec un peu d’habitude, l’ensemble des préconisations deviendront une seconde nature de l’animateur et l’augmentation de la capacité d’attention au groupe et à chacun de ses membres profitera à tous, même en l’absence éventuelle de personnes en situation de handicap.
  • L’accueil des personnes en situation de handicap
    Nous ne nous sommes fixé aucune limite a priori concernant les déficiences qu’une balade urbaine accessible était en mesure d’accueillir. Tout est évidemment question de moyens mis en œuvre tant en ce qui concerne les dispositifs de médiation pour l’accès au contenu que la communication avec le groupe, éventuellement pour le cheminement.
  • Une communication de qualité
    Nous avons pris le parti pris d’adopter une communication de qualité autour la balade permettant à tout participant potentiel de décider si la balade est à sa portée ou non. C’est une façon de ne pas être dans une exclusion arbitraire et de rester dans une démarche d’attention et d’adaptation permanente.
  • Place du handicap mental
    A défaut peut-être de liens spécifiques tissés avec institutions spécialisées dans le handicap mental, nous avons peu de participants handicapés mentaux. Il faudra donc poursuivre nos recherches et nous espérons que certains acteurs de la balade urbaine s’en chargeront bientôt pour permettre l’accès à un public encore plus large (autisme, maladies psychiques, personnes polyhandicapées, maladies mentales, etc.). C’est ce que nous avons essayé de faire sur la dernière balade accessible et ce, dans la mixité toujours, en renforçant nos liens avec le secteur du handicap et en co-construisant nos balades avec des professionnels de ce secteur.
  • Le choix du vocabulaire
    Enfin, après bien des hésitations nous avons fait le choix de reprendre les termes de la loi en parlant de personnes handicapées. Nous utilisons aussi les termes « personnes en situation de handicap » qui dit mieux que c’est l’environnement, plus que la déficience, qui crée le handicap. Pourtant, cette expression, devenue l’usage chez un très grand nombre d’acteurs, maintient dans une perception déficitaire et stéréotypée du handicap qui ne nous aide pas davantage à construire un regard pertinent sur les personnes et un point de vue heuristique sur la balade "mixte". Ce point de vue nous le trouvons davantage dans des notions de personnes à besoins spécifiques ou même dans la notion de singularité positive que l’on trouve chez la psychanalyste et philosophe Julia Kristeva. Il n’y a cependant aucune dénomination qui puisse facilement découler de ces notions et nous le regrettons car cela faciliterait la "mutation culturelle" que nous devons opérer avec le handicap pour parvenir à une intégration vraie et fructueuse dans nos balades.

Nous espérons enfin que la réflexion et le travail entamés sur les balades urbaines fassent que l’intégration du handicap devienne une préoccupation au quotidien du réseau Vivacités Île-de-France et, pourquoi pas, participent à la diffusion de cette préoccupation dans la cité.

Notes

[1* Citation qui met en exergue l’attente de la personne handicapée dans le rapport Chossy : « Évolution des mentalités et changement du regard de la société sur les personnes handicapées »